Fraternité et solidarité mettent en jeu différentes conceptions de l'égalité et de la justice. Faut-il donc que l'égalité soit recherchée à tout prix par l'État ?
Les partisans du libéralisme économique et du laisser-faire en matière d'inégalités se réfèrent souvent à Bernard de Mandeville (1670-1733) qui, dans la Fable des abeilles, affirme que la recherche de l’intérêt personnel, la rivalité et la distinction sociale stimulent l’économie et profitent in fine à la société tout entière. L’inégalité n’est donc pas un mal à corriger, mais un facteur essentiel du dynamisme collectif car « les vices privés font le bien public ». Au XXe siècle, le penseur du renouveau du libéralisme, Friedrich Hayek (1899-1992), critique l'imposition de mesures visant à résorber l'inégalité : « l’inégalité économique n’est pas l’un des maux justifiant comme remède un recours à la coercition sur les privilégiés », écrit-il dans La Constitution de la liberté. Bien plus, il ajoute, dans Les Routes de la servitude, que « c’est réellement le principe de justice sociale qui a servi de cheval de Troie à la pénétration du totalitarisme ».
À débattre
Si pour l'utilitarisme de Jeremy Bentham, le but de la société est « le plus grand bonheur, du plus grand nombre », comment considérer la persistance des inégalités ?
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